MILES ET MES DANSES DE MAUVAIS NEGRE

“Un homme seul dans les couloirs imaginaires de la mort : il s’anime lentement  avec une gestuelle minutieuse d’un maître taï chi puis rompt les codes en pantomime désarticulé”.

Un homme seul se rebellant contre l’adversité historique,  refusant de souffrir en épouvantail d’un système destructeur.

Et là survient la voix  fêlée de Billie Holliday d’un « Strange Fruit » toujours aussi émouvant : d’abord
comme une plainte lointaine presque inaudible puis la déchirure se précise.

L’homme se meut, se contorsionne, se débat, s’agitant en amples gestes giratoires  comme pour éloigner autant de corbeaux imaginaires de mauvais augure, venus  se repaître de ses chairs meurtries.

Ce solo est l’introduction d’un spectacle de la Compagnie Christiane Emmanuel s’intitulant « Miles et  mes Danses de Mauvais Nègre » où se rencontrent Miles Davis et Aimé Césaire,  l’un dénonçant les oppressions par sa trompette, l’autre par sa plume.